Photo de Rudy Eugene diffusée par la police de Miami (Floride). Le 26 mai 2012, il a été abattu alors qu'il dévorait le visage d'un SDF.

Ce fait divers, qui a fait le tour du monde, est à glacer le sang. Rudy Eugene, un trentenaire américain, a été abattu samedi 26 mai en pleine rue alors que nu, il dévorait le visage d'un SDF. Ce dernier a été conduit dans un état critique à l'hôpital, les trois quarts de la figure mutilés. Pour expliquer l'horreur du geste de cet homme, déjà surnommé le "Miami zombie", la police évoque un nouveau type de LSD, une drogue synthétique, que l'agresseur aurait absorbé.
Cet acte d'anthropophagie n'est pas unique ou isolé. Plusieurs autres histoires de "cannibales" ont marqué les esprits ces dernières années. Pour autant, le parcours du "Miami zombie" est, à plusieurs titres, unique. La suite est à lire uniquement si vous avez le cÅ“ur bien accroché.
L'attaque de jour en milieu urbain, du jamais vu ?
Première caractéristique frappante de l'attaque du "cannibale de Miami" : elle a eu lieu en pleine journée, dans un secteur urbain. Rudy Eugene se trouvait en effet sur le bas-côté d'un pont reliant Miami Beach au centre-ville lorsque la police l'a approché. Quand les autorités ont commencé à l'appréhender, l'agresseur a "relevé la tête avec des morceaux de chair dans la bouche et a grogné", selon le témoignage d'un policier. Il n'a cessé de dévorer le visage de sa victime que lorsqu'un agent l'a tué de plusieurs balles. 
Dans l'actualité récente, les cas répertoriés d'antropophages montrent que la plupart d'entre eux n'opérent en extérieur que pour identifier leur victimes, avant de les manger à l'abri des regards. 
Jeffrey Dahmer était l'un d'entre eux. Entre 1987 et 1991, cet Américain surnommé le "cannibale de Milwaukee" a mis à mort seize jeunes hommes, qu'il invitait chez lui. Certains y étaient tués, violés puis démembrés, quand d'autres étaient transformés en"zombies sexuels" : Dahmer leur perforait le crâne à l'aide d'une perceuse avant d'y verser de l'acide. Une fois ses victimes mortes, il conservait leur tête et leur chair, qu'il mangeait parfois, avant de dissoudre leurs restes dans des bacs d'acide (lien en anglais). On peut trouver sur YouTube un documentaire de la télévision québécoise à son sujet.
Issei Sagawa et Armin Meiwes ont également procédé de la même manière. En 1981, le premier, connu depuis sous le surnom de "Japonais cannibale", séduit une étudiante néerlandaise qu'il tue puis dévore plusieurs jours durant dans son appartement parisien. Il se fait arrêter au moment d'enterrer sa victime dans le bois de Boulogne. Vingt ans plus tard, le second, ingénieur informaticien à Rothenburg (Allemagne), déniche une victime consentante sur internet. Après avoir tenté de cuisiner le pénis de celle-ci, il la découpe en morceaux qu'il place au congélateur (lien en anglais) en vue d'une consommation ultérieure.
Une bestialité rare, proche de celle du détenu de Rouen
L'autre particularité saisissante de l'affaire du "Miami zombie" réside dans la bestialité de l'agression. Rudy Eugene semble avoir été pris d'une terrifiante pulsion macabre, en dévorant le visage de sa victime alors qu'elle était encore en vie.
En fait, le cas d'anthropophagie criminelle célèbre qui se rapproche le plus de celui de Miami est sans doute celui du prisonnier Nicolas Cocaign, en France. Le 2 janvier 2007, à la maison d'arrêt de Rouen, il se sent pris d'une "pulsion d'agressivité" après un regard "fusillieur" lancé par l'un de ses deux codétenus. Les deux hommes se battent, et pris d'une "jouissance intérieure identique à une jouissance sexuelle", Cocaign finit par poignarder sa victime à l'aide de ciseaux avant de l'étouffer avec un sac poubelle. 
Après avoir déshabillé son codétenu, il découpe son thorax à l'aide d'une lame de rasoir dans le but de récupérer son cÅ“ur. Il arrache en réalité un morceau de poumon qu'il finit par manger, après l'avoir cuisiné avec des oignons, pour "prendre son âme". Jugé responsable de ses actes, il a été condamné en juin 2010 à trente ans de prison,rappelle Le Monde
Abattu par les policiers de Floride, Rudy Eugene n'aura pour sa part jamais l'occasion d'expliquer les raisons de son geste fou. 




Enregistrer un commentaire

Disqus